Occitéo suit toujours attentivement les parutions de Pictet :
Le variant Omicron frappe les anticipations de croissance. L’inflation ne cède pas, soutenue par un marché du travail en fonte et des salaires en fusion. Les marchés boursiers, un instant aplatis, font des étincelles.
L’inflation: c’est transitoire, mais plus longtemps que prévu
Partout dans le monde, les chiffres d’inflation battent des records. Proche de 7% sur un an aux Etats-Unis! Il devient de plus en plus difficile de se convaincre que l’inflation est transitoire. Il est vrai que les politiques monétaires et budgétaires ont été massives. Beaucoup de ménages ont les poches pleines et sont capables d’absorber des hausses de prix. Et justement, les goulots d’étranglement raréfient et renchérissent les produits. Résultat, l’inflation surgit.
En somme, les politiques ultra-accommodantes, c’est le baril de poudre. La persistance des goulots d’étranglement, c’est l’étincelle.
Mais la campagne de vaccination avance, et limite les effets néfastes du variant Delta. Les dernières nouvelles concernant le variant Omicron sont plutôt rassurantes. Un retour à la normale reste le scénario principal pour 2022.
Pour quel résultat? Les hausses de salaires sont enclenchées aux Etats-Unis et elles nourriront l’inflation. L’inflation refluera, mais relativement doucement. Nous anticipons une inflation au-dessus de 4% pour ce pays. En Europe, la situation de l’emploi est différente et les salaires peinent à grimper. Les effets de second tour sur l’inflation seront en conséquence très inférieurs. L’inflation devrait y être proche de 2,5%.
Banques centrales: sévères mais justes
Les gouvernements auront été moins généreux en 2021 qu’en 2020. C’est maintenant le tour des banques centrales de devenir plus sévères. La Banque centrale américaine l’a annoncé: elle réduira ses achats obligataires. Moins de liquidités donc pour les banques, l’économie et les marchés. La raison de ce revirement est triple. La Fed commence à s’inquiéter de l’inflation. Comme nous, elle pense que cette flambée est transitoire. Mais comme nous, elle pense que les chances de se tromper ont augmenté au cours des derniers mois. Le Congrès montre de son côté des signes d’impatience. Personne n’aime payer plus cher pour la même chose et ceci risque de se voir aux élections de mi-mandat. Enfin, la croissance est forte, les banques ont recommencé à prêter, il est justifié que la banque centrale devienne plus sévère.
Marchés actions: plus haut que les sommets?
Inflation: quels secteurs offrent la meilleure protection?
Les prix des matières premières remontent. Les entreprises ont du mal à se fournir dans certains matériels et doivent payer plus cher. Certaines verront leurs marges se détériorer. Quelles entreprises vont le mieux résister?
Les marques de prestige et le luxe devraient bien se comporter. La part des matières premières dans un sac à main de marque ou une montre de luxe est négligeable. De plus, la nature même de ces produits, supposés sans équivalents, autorise leurs fabricants à monter leurs prix si nécessaire.
Les énergies propres sont aussi résistantes à l’inflation. D’une part, les producteurs d’électricité vont bénéficier de la hausse des prix de l’énergie. D’autre part, les fabricants de semiconducteurs, ou tout produit à haute technologie du secteur, ont des coûts en matières premières très faibles. Leur valeur ajoutée est l’intelligence, et ils en possèdent en grande quantité.
L’essentiel à retenir
- Nous conservons notre préférence pour les actions européennes.
- Les marques de prestige et les énergies propres devraient bien résister à la pression inflationniste.
- L’année 2022 devrait rester favorable aux actions.